Des avances plus faciles en marché public : oui!
L’arrêté royal du 29 novembre 2022 relatif à l’octroi d’une avance dans le cadre des marchés publics en raison de la crise économique suite à la guerre en Ukraine a été publié au Moniteur Belge ce 9 décembre 2022.
Il prévoit la possibilité, en matière de marché public, d’obtenir des avances beaucoup plus facilement que celles prévues par la législation actuelle.
Ce régime temporaire cessera d’être en vigueur le 31 décembre 2023.
Pourquoi ?
Les motivations qui ont conduit le gouvernement à prendre cette décision correspondent à une réalité actuelle et urgente vécue par les opérateurs économiques. Nous la reprenons in extenso :
« Vu la récente guerre en Ukraine, les différentes sanctions imposées à la Russie et les fluctuations et surtout les augmentations de prix qui affectent actuellement le marché, notamment pour l’achat d’énergie et de carburants, il est urgent de permettre, de manière temporaire, à côté des cas déjà prévus à l’article 67 de l’arrêté royal du 14 janvier 2013 établissant les règles générales d’exécution des marchés publics, le paiement d’une avance limitée pour les marchés qui doivent encore être lancés, pour les marchés qui ont été lancés mais qui ne sont pas encore en cours d’exécution et pour ceux qui sont déjà en cours, et même en l’absence d’une disposition en ce sens dans les documents du marché ;
Vu que les adjudicateurs peuvent ainsi soutenir les adjudicataires en renforçant leur liquidité, notamment dans les cas où, compte tenu des circonstances exceptionnelles susmentionnées, les adjudicataires rencontrent des difficultés à cet égard ;
Vu que les adjudicateurs ont ainsi la possibilité de contribuer à éviter la faillite de leurs adjudicataires, ce qui peut également être dans l’intérêt de la continuité du service public et de l’ordre économique de notre pays ;
Compte tenu du fait que la liquidité des entreprises s’est récemment fortement détériorée, eu égard aux circonstances exceptionnelles susmentionnées, il est urgent de créer la possibilité précitée ».
Comment l’introduire ? Quel montant ? Et dans quel délai ?
L’arrêté royal prévoit une possibilité, moyennant une demande écrite, signée et contenant les éléments nécessaires au paiement, d’introduire une demande d’avance.
Cette avance sera limitée à un montant maximum de 20 % du marché ( sauf en cas de marché de plus de 12 mois ou marché à durée indéterminée).
Elle sera ensuite remboursée par imputation sur les montants dus à l’adjudicataire, sur base des documents du marché.
A défaut, suivant une double étape :
- la moitié lorsque les prestations exécutées atteignent 30 % du montant initial du marché
- et l’autre moitié à 60%.
Si le délai de paiement n’est pas prévu dans les documents du marché, le délai de paiement de l’avance est de 30 jours calendriers à partir de la décision d’octroi. En cas de non-respect, les sanctions classiques ( intérêts et indemnité forfaitaire) sont dues.
Que ce soit en cas d’octroi ou en cas de refus, l’adjudicateur doit impérativement motiver sa décision.
Pour quel marché ?
Ce mécanisme trouvera à s’appliquer pour les marchés publics dans les secteurs classiques et dans les secteurs spéciaux.
Il ne s’appliquera toutefois pas dans certaines hypothèses ( exemple : marché de moins de deux mois).
Pour les marchés actuellement en cours, la demande peut être formulée par les opérateurs économiques à dater du 19 décembre 2022.
Pour les marchés futurs, elle ne pourra être introduite que si elle est prévue dans les documents du marché.
Une bonne nouvelle donc pour les adjudicataires ! Et une attention particulière pour les adjudicateurs!
Pour consulter le texte dans son intégralité: http://www.ejustice.just.fgov.be/eli/arrete/2022/11/29/2022034475/moniteur
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